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mardi 13 mai 2014

Frustration

Frustration



Définition du mot frustration :

Etat d'insatisfaction provoqué par le sentiment de n'avoir pu réaliser un désir.
La frustration place l’individu dans l’attente de la réalisation de quelque chose qui ne se fera pas. Elle est toujours provoqué par quelqu’un ou par quelque chose. La frustration, comme conflit intérieur, peut entraîner un manque de confiance en soi. Elle réveille des émotions telles que l’impatience, la colère ou la tristesse. Plus grave, elle peut mener à la dépression. Devenue une obsession, elle ne permet plus à l’individu de mener une réflexion claire. Mais pour le psychanalyste Freud, la frustration trouverait toute son utilité à l’épanouissement de l’individu. Elle serait à l’origine des plaisirs, et susciterait ainsi le désir.
Source : Phychologies.com

Eloge de la frustration

Armand a 2 ans. Il est 21 heures et le rituel du coucher est bien parti pour durer une bonne partie de la soirée. Armand a voulu finir son jeu de construction, ce que sa mère a accepté pour éviter une crise. Il a ensuite demandé une histoire que son papa lui a lu avec plaisir puis une deuxième que son papa lui a lu pour éviter la crise. Armand semble prêt à accepter de s’endormir sous réserve que sa mère reste allongée près de lui, ce qu’elle fait depuis qu’il est tout petit. Ce soir, la mère fatiguée, refuse, ce qui déclenche « la crise ». Armand pleure, hurle, se tape la tête, se relève, « s’étrangle de rage », donne l’impression qu’il va vomir. Les parents sont anxieux, la mère craque et accepte de se coucher près de lui pour qu’il s’endorme. Une demi-heure après, « le petit ange » dort. Il est 22h30. Les parents, fatigués, vont eux-mêmes se coucher sans avoir eu de temps pour se retrouver. Une ou deux fois dans la nuit, Armand se réveille, hurle parce qu’il a perdu sa tétine, veut des bras réconfortants puis se rendort. Vers 7 heures, il est debout, exigeant sur le champ, son biberon puis quelqu’un pour jouer avec lui. Ce scénario qui se répète presque  toutes les nuits depuis des mois, génère des tensions dans le couple mais également une fatigue et un ras-le-bol qui s’expriment  parfois par des  cris et gestes brutaux envers Armand. Ces parents qui aiment leur enfant plus que tout, sont choqués de sentir monter en eux cette violence à son égard et culpabilisés de leur impuissance et de la perte de contrôle de leurs gestes. Ils décident donc de consulter un psychologue... 



Les parents débordés par leurs enfants, entre 1 et 5 ans, sont de plus en plus nombreux. Des enfants qui, comme le témoignent les nombreux articles, ouvrages ou émissions sur ce sujet, malmènent les parents qui, épuisés et las, cèdent souvent devant leurs exigences. La fréquence de ces situations interroge d’autant plus que l’on observe également un désarroi des professionnels de la petite enfance, en crèche et à l’école maternelle, face à des enfants agités, hyperactifs et allergiques à la frustration. Cette évolution dépasse les problématiques individuelles et s’inscrit dans un mouvement global de société qu’il importe de comprendre afin de redonner aux parents et aux adultes, de façon plus générale, la capacité de guider et de contenir enfants et adolescents.



Des parents si bienveillants


Notre société a fait un travail considérable pour informer les parents des besoins du bébé et favoriser ainsi la bientraitance des tout-petits. La majorité des couples ont moins d’enfants, les font plus tard et par choix. Ils s’en occupent avec attention, amour et tendresse et s’inquiètent de leur développement physique et intellectuel. Ils se préoccupent des conséquences sur leur psychisme d’une séparation, de l’arrivée d’un cadet, de la mort d’un proche, achètent des ouvrages sur le sujet et n’hésitent pas à frapper à la porte d’un psy si besoin. Cet accueil attentionné du bébé lui procure une enveloppe protectrice et chaleureuse, fondement de l’estime de soi et de la confiance dans la vie. Tous les clignotants semblent donc au vert pour que l’enfant se développe bien. Et pourtant, cette attention ne suffit pas. Après une première année, fatigante mais enchantée, l’ambiance se gâte. L’enfant commence à marcher, son territoire s’agrandit et sa capacité à explorer et à communiquer également. Les parents sont émerveillés de ses progrès et de sa volonté à vouloir faire « tout seul » et à choisir. Le monde s’avère un terrain d’aventures terriblement excitant mais également effrayant… Du coup, l’enfant oscille entre la protection (maman, doudou, tétine, biberon…) et la nouveauté (jouets, personnes, lieux…) : il veut grandir et rester bébé. Pour tenter de concilier les joies de l’exploration avec la sécurité de la matrice, l’enfant cherche à soumettre son entourage.  Progressivement, les parents, qui étaient au service de façon juste et adaptée aux besoins du bébé, se retrouvent sous l’emprise de l’enfant qui impose ses désirs et ses refus avec une puissance déconcertante. En effet, si ses progrès sont bien réels, l’enfant reste cependant très dépendant de ses pulsions et ce que les parents interprètent comme de l’autonomie ressemble plutôt au désir de dominer le monde. Les dégâts occasionnés ne sont pas négligeables : d’un côté, des parents qui s’inquiètent, s’épuisent et se culpabilisent, de l’autre côté, l’enfant qui, comme nous allons le voir, est freiné dans son développement psychique et relationnel.  



La frustration : 
étape incontournablePourquoi tant de parents, en bonne santé physique et psychologique, sont-ils actuellement malmenés par ces « bouts de choux »  ? Parce qu’ils se refusent à utiliser la contrainte, de peur de blesser l’enfant, voire de le traumatiser. Toute injonction ou pression envers l’enfant leur rappelle l’autoritarisme des générations précédentes dont ils redoutent les dégâts psychiques et physiques. Respectueux de leur enfant, ils sont émus par ses pleurs et ses cris et tentent de lui atténuer les épreuves. Ils interprètent comme une souffrance insupportable ce qui n’est le plus souvent qu’une frustration que l’enfant est capable de traverser. Rechignant à s’imposer en force, les parents cherchent à se faire entendre en utilisant d’autres leviers plus compatibles avec leurs valeurs. Ils tentent de raisonner l’enfant : ils expliquent une fois, deux fois, dix fois, en espérant que l’enfant comprenne et donne son assentiment avec le sourire. Leurs  demandes prennent d’ailleurs souvent cette forme : « tu va faire … parce … D’accord ? ». Le « D’accord ? » final signe la demande d’acquiescement et laisse la porte ouverte au désaccord : « Non », peut répondre l’enfant, pour qui la logique du discours a bien peu de poids face à un psychisme gouverné par le principe du plaisir immédiat. L’enfant choisira toujours ce qui est le plus facile, le plus accessible parce qu’il n’a pas encore la capacité à intégrer les bienfaits à long-terme que cette frustration immédiate pourrait lui procurer. Autre piste pour se faire entendre : l’empathie. Les parents espèrent que l’amour qu’ils éprouvent pour leur enfant l’incitera à en faire preuve à son tour. Las, le petit enfant est encore bien incapable de se mettre à la place de l’autre. Il commence tout juste à sortir de la fusion émotionnelle qui le relie à sa mère, découvre le puissance du « Je » et est nécessairement égocentrique. Ces tentatives de s’appuyer sur la raison et sur l’amour pour éviter la frustration et la crise qui en découle se révèlent donc peu efficaces. Elles s’achèvent souvent par la victoire de l’enfant qui obtient ce qu’il veut ou à l’inverse, par une perte de contrôle de l’adulte qui s’impose violemment. Dans les deux cas, l’adulte éprouve de la culpabilité et du découragement et l’enfant peine à grandir.
L’adulte qui cherche à épargner l’enfant, l’empêche de trouver sa force intérieure et de devenir le héros qui « survit » aux frustrations, séparations et autres épreuves de la vie. Ce souci de protéger l’enfant se transforme alors en nasse affective dans lequel l’enfant est retenu inconsciemment dans le nid. Ce qui donne cet étonnant mélange d’enfants qui développent une bonne estime d’eux-mêmes (ils se savent aimés et ont conscience de leur valeur) mais deviennent de jeunes adultes ayant peu confiance en eux face aux épreuves et difficultés.
En confondant autorité et maltraitance, les adultes se privent d’un levier essentiel au développement de l’enfant : un ordre et des règles qui, parce qu’ils frustrent, obligent l’enfant à passer progressivement d’attitudes égocentriques, propres au bébé, à des attitudes plus élaborées, qui prennent en compte son avenir et le collectif. Dès lors, la question essentielle, pour les parents, n’est plus d’éviter à l’enfant toute frustration mais de trouver des repères les aidant à différencier la frustration qui fait grandir de la souffrance destructrice.



Différencier frustration et souffranceLa souffrance se confond avec la frustration car les symptômes sont proches : cris, pleurs, bras tendus pour demander de l’aide… qui sont comme des signaux d’alarme, invitant le parent à réagir. Comment les distinguer ?
La souffrance naît d’une épreuve (accident, maladie, échec, agression, humiliation, rejet) qui dépasse les capacités d’intégration de la personne. Elle est accentuée lorsque l’entourage, qui est censé protéger, ne la voit pas, la nie ou, plus grave encore, est la source de souffrance, comme c’est le cas dans des situations de maltraitance, d’harcèlement et d’inceste. Vécue dans la solitude, l’impuissance ou la honte, elle atteint profondément la personne et nécessitera un accompagnement et des soins pour permettre à la personne de retrouver une estime d’elle-même et une confiance dans la vie.
A l’inverse, la frustration est l’expérience d’un manque, d’une limite qui est à la hauteur des capacités de l’enfant. Elle l’oblige à quitter le principe de plaisir immédiat, privilège du tout-petit pour traverser la difficulté en s’appuyant sur ses propres ressources. Elle est parfois imposée par la vie comme, par exemple, l’impossibilité financière des parents à pouvoir offrir à leurs enfants ce qu’ils désirent (Heureuses familles où la frustration est incontournable…) mais le plus souvent ce sont les parents qui doivent assumer de frustrer en appliquant des règles de vie qui semblent répondre aux besoins et capacités de l’enfant (sommeil, nourriture, jeux, rythme, propreté..). Ces règles donnent à l’enfant des repères, fixes et donc fiables, qui canalisent sa vitalité impulsive. Elles sont comme un mur d’escalade dont le niveau de difficulté correspond à l’âge de l’enfant. L’adulte guide et protège l’enfant tout en l’incitant à traverser ses peurs et à trouver ses points d’appui qui l’aident à s’élever. L’enfant ne peut modifier le mur d’escalade et doit s’en sortir avec les prises qui sont là. C’est ainsi qu’il intègre et intériorise le « principe de réalité » qui est une phase normative structurante car elle lui permet de se dépasser. C’est grâce à cette intégration des règles posées par ses parents, qu’il pourra ensuite, grâce à sa réflexion, questionner l’intérêt de ses règles, les négocier et proposer des alternatives.
Pour frustrer de façon éducative, les adultes doivent donc évaluer les capacités de l’enfant, imposer et contenir sans violenter mais aussi remettre en question les règles posées pour qu’elles restent justes et adaptées aux besoins de l’enfant.
Evaluer les capacités de l’enfant
Le désir de protéger son enfant et la peur de le traumatiser incitent parfois les parents à sous-estimer les capacités psychiques de leur enfant à s’en sortir sans eux… C’est pourquoi, il est important que les parents puissent échanger entre eux, avec d’autres parents ou des pédiatres ou pédo-psychiatres pour mieux cerner si leurs demandes et exigences correspondent  aux capacités physiques, cognitives, émotionnelles des enfants de cet âge. Savoir que l’enfant est capable de traverser la difficulté aide le parent à tenir même si l’enfant hurle son incapacité à le faire….
Frustrer l’enfant ne veut pas dire devenir psychorigide : certes, l’adulte a la responsabilité de poser le cadre et les règles répondant au mieux aux besoins de l’enfant et à ses propres besoins, mais, à l’intérieur de ce cadre auquel il ne déroge pas, il peut laisser un peu de marge de manœuvre à l’enfant et éviter ainsi de s’enfermer dans un duel. Par exemple, l’enfant peut choisir entre lire telle ou telle histoire (mais pas les deux), mettre tel ou tel vêtement (mais un vêtement de saison), manger la purée puis le dessert ou arrêter le repas là…. C’est ainsi qu’il développe progressivement sa capacité à articuler la gestion de la frustration et l’exercice de la liberté.   


  
Frustrer et contenir sans violenterLa frustration entraîne parfois des crises spectaculaires (cris, pleurs, vomissements, coups…), tentatives désespérées de faire pression pour obtenir ce que l’on veut, mais également décharge énergétique face à l’impossibilité d’obtenir satisfaction. La crise n’est pas en soi un problème, l’entourage doit simplement éviter que l’enfant ne se blesse, ne blesse autrui ou ne mette en pièces son environnement. Gérer la frustration, ça s’apprend, comme marcher, parler ou lire… L’enfant s’y reprend à plusieurs fois et on a besoin d’être guidé et entouré. Il traverse une épreuve difficile, point n’est besoin d’en rajouter en le frappant, le brutalisant ou l’humiliant. Expliquer ou chercher à entrer en relation n’est pas non plus pertinent car l’enfant, sous l’emprise de l’émotion, n’entend plus rien et n’est pas accessible à la raison. En revanche, la présence calme et bienveillante de l’adulte qui accueille l’émotion de l’enfant avec empathie sans pour autant céder, ne génère ni refoulement ni traumatisme, mais à l‘inverse, augmente la confiance en soi.
Si cette crise est insoutenable pour l’adulte, au point qu’il risque de céder ou de basculer dans la violence physique ou psychique, il est préférable qu’il s’éloigne, en passant le relais à un autre adulte, ou en occupant son esprit à autre chose. En prenant de la distance, il sort de l’emprise psychique dans laquelle il est et aide l’enfant à faire de même.




Adapter les règles et les faire évoluer


Toutefois, contraindre l’enfant et obtenir qu’il obéisse, n’est qu’une étape dans le développement mais n’est, bien évidemment, pas le but ultime. Au fur et à mesure qu’il intègre la capacité psychique à gérer les frustrations, il est important d’inviter l’enfant à questionner le sens et la justesse des valeurs sous-jacentes aux règles. C’est la fonction d’instances formelles tel le « conseil de famille », qui de façon régulière et cadrée, permet d’évoquer et de gérer les désaccords, d’écouter et de consulter les enfants et de faire évoluer les règles. Les désaccords sont parlés, le sens des règles est réexaminé, et chacun est invité à proposer des solutions susceptibles de respecter les valeurs et besoins de chacun. Il ne s’agit pas pour autant de tomber dans la confusion actuelle qui voudrait que la démocratie annule toute hiérarchie et différence de statut alors qu’elle invite uniquement à l’égalité des droits et au respect de chacun. Le parent a un statut qui lui confère une responsabilité envers l’enfant et donc le droit et même parfois l’obligation de le contraindre. L’enfant, de son côté, a le droit d’être protégé, voire retiré à ses parents, si ceux-ci le maltraitent ou le négligent.  

En conclusion, les parents, qui frustrent leur enfant, dans les conditions énoncées ci-dessus, ne sont ni autoritaristes, ni maltraitants. A l’inverse, ils assument l’inconfort d’être temporairement détestés par leur enfant qu’ils privent d’un plaisir immédiat. Cette fermeté bienveillante offre une structuration psychique à l’enfant, qui lui permettra de faire face aux turbulences pulsionnelles et émotionnelles de l’adolescence, de façon plus sereine et moins réactive.




Véronique Guérin, psychosociologue, auteure de « A quoi sert l’autorité ? » et réalisatrice du DVD « je pleure ou je tape ? le développement relationnel de l’enfant de 0 à 3 ans ». 

Source : http://psychoenfant.jimdo.com/



Aider les enfants impulsifs à mieux tolérer les frustrations et à mieux gérer leur colère : cliquez ici




mardi 3 septembre 2013

Philomène et la rentrée des classes... mardi 3 septembre 2013



Philomène et la rentrée des classes
mardi 3 septembre 2013



Je me réveille à 2 H 15... une petite fille est allongée sur mes pieds... angoissée... roulée en boule... "Allez viens avec mam"... elle se rendort... et... bouge, bouge et bouge encore ! Impossible de me rendormir... 

Philomène, se réveille à 7 H 20. Direction la cuisine, la salle de bains et la chambre à Carmen pour se coiffer. 
Pendant ce temps de préparation, Gédéon et Mathurin sont arrivés... avant de partir pour l'école maternelle, nous changeons nos deux bouts de choux et les habillons (il fait frisquet ce matin).

8 H 35... c'est parti ! nous installons les trois enfants dans la voiture et prenons la direction de l'école.

8 H 45, nous rentrons dans la classe... La maîtresse me remet les étapes à suivre avant de laisser Philomène :
- Mettre le blouson au bon porte-manteaux (prénom indiqué au-dessus).
- Mettre le cartable sous les lavabos
- Laisser le doudou dans le cartable
- Mettre le goûter dans la corbeille jaune
- Prendre la carte avec le prénom de l'enfant et le placer dans le tableau "mange à la cantine"
- Entamer une activité avec notre enfant 
- Dire au revoir et partir sans s'attarder

9 H 00, Philomène n'arrive pas à me dire "au revoir", elle est oppressée, elle me fait mal au coeur... Oh la la, je commence à angoisser... Il faut que je m'en aille... Mince, pas une instit' qui me regarde... J'ai envie de crier "AU SECOURS... VENEZ M'AIDER"... Je laisse la petite auprès de l'aide maîtresse et je m'en vais... une minute de plus et je pleurais.


Nous rentrons. Je couche Gédéon qui a décalé sa sieste pour la rentrée de la demoiselle. Merci Monsieur. Je joue avec Mathurin dans le jardin (balançoire, trampoline, bac à sable, cabane...) et rentrons faire des jeux d'emboîtement et puzzles.

Gédéon se réveille et nous jouons tous les trois.

L'heure du repas sonne. Au milieu du repas, Mathurin bascule sa tête de gauche à droite et voilà que Gédéon l'imite... ça amuse beaucoup Mathurin qui continue son mouvement de tête, qui est repris encore et encore par Gédéon. Ils sont tous les deux morts de rire (mdr) !


Après s'être restauré, nous passons dans la salle de jeux où Gédéon se dresse sur ses jambes... si... si... je me précipite sur l'appareil photo, mais trop tard... zut ! 

Une belle journée

A demain !

mercredi 28 août 2013

Angoisses de la séparation... mercredi 28 août 2013

HELP ME PLEASE

PAS FACILE DE SE SÉPARER !

LES ANGOISSES DE LA SÉPARATION CHEZ L’ENFANT

Ah les douloureuses « angoisses de la séparation » ! Nous les connaissons bien, car avec 3 enfants nous en avons vu un paquet (et continuons d’en voir) :
  • Les séparations pour la crèche (Lou y a été de ses 2 mois jusqu’à ses 18 mois)
  • Les séparations pour la nounou (Léo y a été jusqu’à ses 3 ans et demi, Lou et Lili y sont actuellement)
  • Les séparations pour l’école (Qui se sont pour le coup extrêmement bien passés pour Léo… il avait tellement hâte d’y aller ! )
  • Les séparations pour retourner chez « l’autre parent » (Léo vit chez sa maman à Paris la majorité de son temps, et chez nous pour de nombreux week-ends et les vacances).

Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne, j’ai souvent ressenti et ressent encore, dans ces moments là, le sentiment affreux de « ne pas savoir quoi faire ni quoi dire ». Je me sens démuni devant la tristesse, le chagrin ou la colère de mes enfants quand vient l’heure de me séparer d’eux.
  • Léo pleurait souvent lorsque nous le laissions chez sa nourrice… et, depuis ses 2 ans et demi, il a de gros chagrins au moment de se séparer d’un parent (d’une famille) pour aller chez l’autre.
  • Lou, pendant une période, nous faisait aussi de grosses colères le matin lorsque nous la laissions à la crèche (dans notre « ancienne vie »). Les mêmes colères d’ailleurs qu’elle nous a fait chez sa « nourrice de transition » pendant nos quelques mois « Bordelais ».
  • Lili elle n’a que 7 mois, pourtant sa période de la « crise d’angoisse » approche à grand pas (généralement autour de 8 mois) : elle va bientôt réaliser qu’elle est « distincte » de sa maman (sa figure d’attachement principale) et angoisser lorsque celle-ci disparaît.

POURQUOI PLEURENT-ILS QUAND ON LES QUITTE ?

Un petit article, issu du cahier de formation des assistantes maternelles Françaises (que la nourrice de Lou et Lili a eu la gentillesse de nous prêter) traite de ce sujet : il s’intitule « Pourquoi pleurent-ils quand on les quitte ? » et a été écrit par Anne Castineau et Chantale de Truchis-Leneveu.
Les auteurs commencent par y expliquer que « Les enfants sont comme nous : avant de voir ce qui commence, ils regrettent déjà ce qui s’achève ».
Selon elles, la tristesse des enfants ne provient pas forcément du fait de nous quitter, mais plutôt du fait de quitter un situation plaisante (être avec nous :-) ) pour une autre… dont ils ne savent pas encore si elle sera plaisante.
Notre expérience avec Lou (qui a bientôt 3 ans) donne du sens à cette explication : elle n’a plus aucun signe d’appréhension ou de tristesse le matin, depuis que nous l’emmenons chez sa « nouvelle nounou ». Sûrement parce qu’elle sait qu’elle va passer une très bonne journée ce qui n’était pas forcément le cas avec sa nourrice précédente.
Selon les auteurs, il est normal que cette tristesse au moment de la séparation puisse se transformer en colère car « Ce qu’il perd en se séparant de nous, même pour un court instant, c’est un sentiment de toute puissance sur ses parents. Il se sent dépossédé. Et pour cause ! S’il tient tant à nous avoir sous la main, c’est qu’il n’imagine pas qu’on puisse l’aimer… « de loin ». (…) Françoise Dolto disait “un enfant doit s’enraciner dans ses parents”. Autrement dit, se convaincre de la permanence de leur amour, même quand ils sont absents. S’ils sont nés pour le découvrir, les petits ne se laissent pas convaincre en une seule fois ».
Très franchement, nous n’avions pas conscience de ce « sentiment de toute puissance que les enfants ont sur leur parents… ça explique bien des choses ! (mais c’est un au autre débat ;-) )
Dans ce passage en tout cas, les auteurs nous font réaliser qu’il faut prendre en compte les facteurs temps et stade d’évolution psycho-affectif de l’enfant : les « crises » d’angoisses commencent vers 8 mois et s’atténue avec le temps et la répétition. A un certain stade de maturité, l’enfant doit certainement se dire « depuis tout ce temps, papa et maman sont toujours là le soir pour venir me chercher après la nounou/l’école… c’est qu’ils doivent vraiment m’aimer. Je n’ai plus besoin d’être triste ou inquiet quand on se sépare ». J’ai d’ailleurs découvert récemment que c’est généralement entre 5 et 6 ans que l’enfant est prêt à se séparer de ses parents pour quelques jours : en vacances chez ses grands parents ou en colonie.
Les auteurs poursuivent : « Tout ce que nous savons (que nous les retrouverons bientôt, que les personnes à qui nous les confions sauront leur apporter tendresse et attention), eux ne le savent pas. C’est pourquoi nos mots, nos explications, même s’ils restent sans effet sur le moment, seront pour plus tard des « munitions », des réserves pour comprendre les avantages de la situation. Il se peut que, jour après jour, ils attendent qu’on leur répète les même mots, comme ils aiment qu’on leur relise la même histoire, quitte à pleurer bien fort pour obtenir satisfaction ».
Ce passage me rassure ! malgré les pleurs que je n’arrivais pas à consoler, ils n’étaient pas vains mes « tu va voir, tu vas bien t’amuser, tu vas faire plein de choses », « Papa doit travailler mais ce soir nous aurons plein de temps pour jouer et se faire des câlins » ou “ne soit pas triste mon poussin tu vas passer une super semaine avec maman et dans 6 dodos tu reviens”. Pour Léo, J’espère sincèrement que, comme le disent les auteurs, mes paroles lui fournissent des « munitions » pour combattre sa tristesse. Et même si je sais que son chagrin ne dure jamais bien longtemps, quel déchirement sur le moment !
L’article se termine par ces mots : « Faire place à tous ces sentiments, accepter qu’ils s’expriment avec violence quand les mots manquent pour les exprimer autrement, y répondre doucement en prenant tout son temps, sont autant de façon d’accompagner notre enfant sur le chemin qui est le sien. Il n’attend que notre confiance pour s’élancer ».
On en revient au concept de savoir « accueillir les émotions » de ses enfants : accepter qu’ils soient tristes leur montrer que nous comprenons cette tristesse. Notre force et notre confiance en eux dans ces moments là les aiderons à mieux vivre les prochaines séparations.
Cet article est très intéressant…mais un peu court : je reste sur ma faim. J’aimerais vraiment trouver d’autres pistes qui permettent d’apaiser ces « gros chagrins au moment de la séparation ».
Olivier de Supersparents.com

Au fait, n’hésitez pas à visiter aussi leur propre Blog : www.supersparents.com

Avez-vous des trucs, des astuces, des conseils ?