jeudi 15 décembre 2016

La liste de Noël qui n'en finit pas...

La liste de Noël qui n'en finit pas...


"Philomène peux-tu me faire une liste pour Noël, s'il te plaît ?" Ah qu'en même... deux pages... mais qu'est-ce que ça signifie ?

L'entretien du Dr Michaël Larrar, psychiatre, fondateur du site psycatrices.com avec Audrey Guiller pour Ouest France le 11 décembre 2016 répond à mon questionnement :


Lorsque l'enfant fait sa liste, il s'autorise simplement à rêver...


Pourquoi les enfants font-ils des listes de Noël à rallonge ?

Quand un enfant écrit une liste, il s'autorise à rêver à haute voix. Il sait qu'il n'aura pas tout et n'en est pas malheureux. Quand un enfant entre dans un magasin de jouets, il ne s'attend pas à ressortir avec la totalité du stock ! Pour l'enfant, c'est juste un plaisir d'écrire tous ses rêves sur une feuille. Les parents, eux, pensent en termes de résultats : ils s'inquiètent de pas être à la hauteur de la demande. Ils oscillent entre culpabilité de décevoir et agacement devant ce qui semble contraire aux valeurs qu'ils veulent transmettre. Si le parent a du mal à dire à l'enfant que le père Noël n'apportera qu'un cadeau de la liste, c'est souvent qu'il ne supporte pas de le frustrer. Un enfant a le droit d'avoir des désirs. Le tout est de ne pas vivre ses désirs comme des ordres.


Les enfants sont-ils matérialistes ?

L'écrasante majorité des enfants préfère jouer avec ses parents plutôt qu'avec un jouet. Ils réfèrent qu'on s'occupe d'eux. Les enfants privilégient plus la relation que les adultes ! Mais c'est vrai que les enfants sont des collectionneurs. cela répond à un besoin psychique inconscient : Plus l'enfant a d'objets dans sa collection, plus il se sent puissant et important ; plus il se rassure sur sa capacité à maîtriser un environnement.


Doit-on leur dire qu'on trouve leur liste trop longue ?

Je ne crois pas. Sinon, c'est comme si on sanctionnait leur rêverie. Si la "tradition" de la liste ne colle pas aux valeurs familiales, on demande à son enfant de ne pas en faire et on lui explique. Si on le laisse faire et qu'on le culpabilise, ce n'est pas cohérent. culpabiliser un enfant, c'est souvent un mauvais levier éducatif, quand on n'a pas le courage d'imposer une limite nous-mêmes.


Et s'il est déçu au pied du sapin ?

D'abord, on ne lui en veut pas. Ensuite, on dédramatise. Peut-être va-t-il découvrir un jeu qu'il ne connaît pas. Si le parent a choisi de n'offrir aucun jouet de la liste, il doit l'assumer et l'expliquer à son enfant. Et puis, même si les enfants verbalisent parfois des demandes matérielles crues, il faut comprendre que leur lien à leurs parents est bien plus puissant et bien plus déterminé que n'importe quel cadeau de Noël. Pas un enfant n'abîme sa relation à un parent tendre et à l'écoute parce qu'il n'a pas aimé son cadeau de Noël !


"Ne vivons pas leurs désirs comme des ordres"

Illustrations : Nathalie Jomard



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Hello !
Merci de me laisser un p'tit commentaire :)
N'hésites pas à revenir, je réponds à tout le monde !