mardi 12 mai 2015

La néophobie alimentaire

La néophobie alimentaire

La sélectivité alimentaire, aussi nommée néophobie alimentaire, consiste en un refus de goûter certains aliments ou groupes d’aliments, par peur de manger et d’essayer de nouveaux mets (angoisse d’incorporation). L’enfant devient réticent à goûter des aliments non familiers, éprouve du dégoût face à ces derniers et consomme donc une variété très restreinte de produits qui peut se limiter, par exemple, à certaines textures, groupes alimentaires ou marques commerciales appréciées et déjà connues.

La sélectivité alimentaire représente une phase normale et transitoire du développement de l’enfant. C’est une réaction de protection inévitable qui se manifeste habituellement vers l’âge de 18 à 36 mois et qui s’atténue avec l’âge. Environ trois enfants sur quatre deviendront sélectifs, mais avant l’âge de 18, la néophobie est quasiment inexistante. « Elle se manifeste de façon rigide entre 4 et 7 ans et diminue progressivement jusqu’ à 10 ou 11 ans ». Les comportements typiques, observables chez l’enfant sélectif, sont de détourner la tête, trier les aliments, grimacer, recracher, repousser la fourchette, etc.. La classe des fruits et légumes et celle des viandes, de même que les aliments au goût relevé sont les plus souvent rejetés.

Avec patience et persévérance, en ne forçant pas l’enfant et avec une exposition répétée aux aliments, la sélectivité alimentaire peut être surmontée. En effet, il a été démontré qu’au bout de neuf expositions, les aliments rejetés sont normalement plus facilement acceptés.

Par conséquent, si elle perdure et devient plus sévère, la sélectivité alimentaire peut entraîner des problèmes de santé importants chez l’enfant incluant un apport alimentaire insuffisant, une carence nutritionnelle, un retard staturo-pondéral ou même un surpoids, compromettant ainsi sa croissance et son développement.

En bref :

  • La néophobie est une phase normale.
  • La néophobie alimentaire peut commencer dès l'âge de 18 mois, peut être liée à un événement familial ou non.
  • Chaque enfant est unique.
  • La perception du goût amer est plus prononcée chez un individu qu'un autre. Les légumes tirent sur l'amer, c'est pourquoi les enfants se bloquent sur cet aliment. L'amertume n'est pas innée contrairement au sucré.


A faire :

  • Montrez l'exemple : Il faut que papa et maman mangent des légumes devant l'enfant.
  • Présentez régulièrement l'aliment refusé. Une étude montre que les enfants acceptent de goûter à la 9ème exposition.
  • Demandez à l'enfant de vous aider à mettre la table.
  • Parlez à l'enfant : "tu prends la décision de ne pas manger, attention dans quelques heures tu auras faim... et il faudra attendre..."
  • Continuez à préparer un repas pour l'ensemble de la famille.
  • L'adulte doit avoir un comportement adapté : patient et calme.



A ne pas faire :

  • Ne comparez pas l'enfant aux autres membres de la fratrie.
  • Ne Félicitez pas, ne valorisez pas l'enfant qui a mangé : L'enfant mange pour lui et non pour l'adulte.
  • Ne transformez pas le visuel des aliments : Aucun sens éducatif. Plus les légumes seront familiers plus l'enfant sera rassuré.
  • Évitez les phrases du type : "si tu ne manges pas, tu vas être malade...". Vous n'êtes pas crédible et l'enfant n'est pas dupe.
  • Évitez le chantage : on fixe le problème et on obtient l'effet inverse.
  • Pas de période de jeûne trop long : risque de crise d'acétone*
  • L'adulte ne doit pas culpabiliser.
  • L'adulte ne doit pas entrer en conflit car l'enfant pourrait trouver un intérêt. Il peut trouver un intérêt à accaparer l'adulte, à mobiliser l'attention.
  • Évitez de préparer un repas spécifique pour l'enfant néophobique.



Quand s'inquiéter :

La courbe de poids est une moyenne. Si la courbe de l'enfant est légèrement en dessous ce n'est pas alarmant. Par contre, si la courbe chute (ou augmente) significativement, prenez un rendez-vous chez le pédiatre rapidement.



*La crise d'acétone, autrement appelée acétonémie ou vomissements cycliques, se produit généralement chez l'enfant de trois à dix ans. Souvent bénigne, elle peut toutefois révéler une pathologie sous-jacente. Le point sur ses manifestations, ses causes possibles et les façons de la traiter. 

Quelques livres sur le sujet :



  


Illustrations : Nathalie Jomard 
Sources : Wikipédia, France 5 les Maternelles, santémédecine.net


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Hello !
Merci de me laisser un p'tit commentaire :)
N'hésites pas à revenir, je réponds à tout le monde !