Ah les douloureuses « angoisses de la séparation » ! Nous les connaissons bien, car avec 3 enfants nous en avons vu un paquet (et continuons d’en voir) :
- Les séparations pour la crèche (Lou y a été de ses 2 mois jusqu’à ses 18 mois)
- Les séparations pour la nounou (Léo y a été jusqu’à ses 3 ans et demi, Lou et Lili y sont actuellement)
- Les séparations pour l’école (Qui se sont pour le coup extrêmement bien passés pour Léo… il avait tellement hâte d’y aller ! )
- Les séparations pour retourner chez « l’autre parent » (Léo vit chez sa maman à Paris la majorité de son temps, et chez nous pour de nombreux week-ends et les vacances).
Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne, j’ai souvent ressenti et ressent encore, dans ces moments là, le sentiment affreux de « ne pas savoir quoi faire ni quoi dire ». Je me sens démuni devant la tristesse, le chagrin ou la colère de mes enfants quand vient l’heure de me séparer d’eux.
- Léo pleurait souvent lorsque nous le laissions chez sa nourrice… et, depuis ses 2 ans et demi, il a de gros chagrins au moment de se séparer d’un parent (d’une famille) pour aller chez l’autre.
- Lou, pendant une période, nous faisait aussi de grosses colères le matin lorsque nous la laissions à la crèche (dans notre « ancienne vie »). Les mêmes colères d’ailleurs qu’elle nous a fait chez sa « nourrice de transition » pendant nos quelques mois « Bordelais ».
- Lili elle n’a que 7 mois, pourtant sa période de la « crise d’angoisse » approche à grand pas (généralement autour de 8 mois) : elle va bientôt réaliser qu’elle est « distincte » de sa maman (sa figure d’attachement principale) et angoisser lorsque celle-ci disparaît.
POURQUOI PLEURENT-ILS QUAND ON LES QUITTE ?
Un petit article, issu du cahier de formation des assistantes maternelles Françaises (que la nourrice de Lou et Lili a eu la gentillesse de nous prêter) traite de ce sujet : il s’intitule « Pourquoi pleurent-ils quand on les quitte ? » et a été écrit par Anne Castineau et Chantale de Truchis-Leneveu.
Les auteurs commencent par y expliquer que « Les enfants sont comme nous : avant de voir ce qui commence, ils regrettent déjà ce qui s’achève ».
Selon elles, la tristesse des enfants ne provient pas forcément du fait de nous quitter, mais plutôt du fait de quitter un situation plaisante (être avec nous ) pour une autre… dont ils ne savent pas encore si elle sera plaisante.
Notre expérience avec Lou (qui a bientôt 3 ans) donne du sens à cette explication : elle n’a plus aucun signe d’appréhension ou de tristesse le matin, depuis que nous l’emmenons chez sa « nouvelle nounou ». Sûrement parce qu’elle sait qu’elle va passer une très bonne journée ce qui n’était pas forcément le cas avec sa nourrice précédente.
Selon les auteurs, il est normal que cette tristesse au moment de la séparation puisse se transformer en colère car « Ce qu’il perd en se séparant de nous, même pour un court instant, c’est un sentiment de toute puissance sur ses parents. Il se sent dépossédé. Et pour cause ! S’il tient tant à nous avoir sous la main, c’est qu’il n’imagine pas qu’on puisse l’aimer… « de loin ». (…) Françoise Dolto disait “un enfant doit s’enraciner dans ses parents”. Autrement dit, se convaincre de la permanence de leur amour, même quand ils sont absents. S’ils sont nés pour le découvrir, les petits ne se laissent pas convaincre en une seule fois ».
Très franchement, nous n’avions pas conscience de ce « sentiment de toute puissance que les enfants ont sur leur parents… ça explique bien des choses ! (mais c’est un au autre débat )
Dans ce passage en tout cas, les auteurs nous font réaliser qu’il faut prendre en compte les facteurs temps et stade d’évolution psycho-affectif de l’enfant : les « crises » d’angoisses commencent vers 8 mois et s’atténue avec le temps et la répétition. A un certain stade de maturité, l’enfant doit certainement se dire « depuis tout ce temps, papa et maman sont toujours là le soir pour venir me chercher après la nounou/l’école… c’est qu’ils doivent vraiment m’aimer. Je n’ai plus besoin d’être triste ou inquiet quand on se sépare ». J’ai d’ailleurs découvert récemment que c’est généralement entre 5 et 6 ans que l’enfant est prêt à se séparer de ses parents pour quelques jours : en vacances chez ses grands parents ou en colonie.
Les auteurs poursuivent : « Tout ce que nous savons (que nous les retrouverons bientôt, que les personnes à qui nous les confions sauront leur apporter tendresse et attention), eux ne le savent pas. C’est pourquoi nos mots, nos explications, même s’ils restent sans effet sur le moment, seront pour plus tard des « munitions », des réserves pour comprendre les avantages de la situation. Il se peut que, jour après jour, ils attendent qu’on leur répète les même mots, comme ils aiment qu’on leur relise la même histoire, quitte à pleurer bien fort pour obtenir satisfaction ».
Ce passage me rassure ! malgré les pleurs que je n’arrivais pas à consoler, ils n’étaient pas vains mes « tu va voir, tu vas bien t’amuser, tu vas faire plein de choses », « Papa doit travailler mais ce soir nous aurons plein de temps pour jouer et se faire des câlins » ou “ne soit pas triste mon poussin tu vas passer une super semaine avec maman et dans 6 dodos tu reviens”. Pour Léo, J’espère sincèrement que, comme le disent les auteurs, mes paroles lui fournissent des « munitions » pour combattre sa tristesse. Et même si je sais que son chagrin ne dure jamais bien longtemps, quel déchirement sur le moment !
L’article se termine par ces mots : « Faire place à tous ces sentiments, accepter qu’ils s’expriment avec violence quand les mots manquent pour les exprimer autrement, y répondre doucement en prenant tout son temps, sont autant de façon d’accompagner notre enfant sur le chemin qui est le sien. Il n’attend que notre confiance pour s’élancer ».
On en revient au concept de savoir « accueillir les émotions » de ses enfants : accepter qu’ils soient tristes leur montrer que nous comprenons cette tristesse. Notre force et notre confiance en eux dans ces moments là les aiderons à mieux vivre les prochaines séparations.
Cet article est très intéressant…mais un peu court : je reste sur ma faim. J’aimerais vraiment trouver d’autres pistes qui permettent d’apaiser ces « gros chagrins au moment de la séparation ».
Olivier de Supersparents.com
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